Ma finale à Paris (1997)

10/10/2013 13:28
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Ci-dessous un texte que j'avais écrit à l'époque pour mon "journal intime Racing". J'avais 19 ans.

Paris, nous revenons ! Après la finale de la coupe de France 95 (0-1 face au PSG), me revoilà à Paris pour une nouvelle finale, de la coupe de la Ligue cette fois. J'y retourne en bus (180 F), avec une place en Boulogne Rouge (50 F).

Récapitulatif du parcours du Racing dans cette compétition qui voit le vainqueur très récompensé (place assurée en coupe de l'UEFA la saison suivante, 10 MF):
  • 16e de finale: RCS - St-Etienne (D2): 3 0, buts de Nouma (2) et Baticle
  • 8e de finale: RCS - Cannes (D1): 2 0, buts de Baticle et Nouma
  • 1/4 de finale: RCS - Louhans-Cuiseaux (D2): 5 1 ap, buts de Zitelli (3), Baticle et Nouma
  • 1/2 finale: RCS - Monaco (D1): 2 1, buts de Zitelli (2)

Le plus bel exploit de ce parcours fut crée en 1/2 finale. Le Racing a en effet éliminé l'AS Monaco, meilleure équipe française du moment, future championne de France, avec un superbe effectif.

Parcours des Bordelais:
  • 16e de finale: Bordeaux - Châteauroux (D2) 3-0
  • 8e de finale: Bordeaux - Marseille (D1): 1-0 ap
  • 1/4 de finale: Bordeaux - Caen (D1): 0-0 ap 5-4 tab
  • 1/2 finale: Bordeaux - Montpellier (D1): 2-2 ap 7-6 tab

La Coupe de la Ligue, bien que moins médiatisée, moins connue et moins suivie car réservée aux clubs professionnels, connaît tout de même un bel engouement auprès des supporters strasbourgeois. 12.500 places ont été allouées aux deux clubs finalistes.

Au Racing, les abonnés étaient prioritaires, puis la location grand public s'est ouverte. Il y avait trois types de place, sachant que le côté Boulogne était réservé aux Strasbourgeois: celles en tribune Boulogne (50 F), celles en tribune K (70 F) et J (110 F), vers le centre du terrain. Il y avait aussi deux types de déplacements: en bus (180 F) ou en train (220 F).

Presque toutes les places allouées au RCS ont été vendues, exactement 11.339 alors qu'à Bordeaux, seulement un peu plus de 7.000 places ont été vendues. Au total, ce sont 123 bus et deux trains spéciaux de 1.200 places qui se dirigent en ce samedi vers la capitale.

Pour moi, ce samedi commence à 8h, avec le rendez-vous parking Krimmeri pour embarquer dans les bus. Je rejoins dans le bus n°10 Vincent R, Nicolas L et Thomas C le messin. Ce sont en tout 28 bus qui partent à 9h depuis ce parking, les autres partant de nombreux autres coins d'Alsace.

L'ambiance est détendue, tout le monde lit les journaux afin de tout connaître sur cette troisième finale de la Coupe de la Ligue (précédents vainqueurs: PSG en 95 et Metz en 96). Dans chaque car, un homme de la sécurité Kessler ou Axial veille à ce que tout se passe correctement sans incidents.

La pause pique-nique a lieu vers 11h30, sur une aire d'un péage. De très nombreux bus et voitures particulières passent en klaxonnant et en agitant des écharpes bleues et blanches. Un autre arrêt s'effectue un peu plus tard, avant le dernier arrêt sur l'aire de Changis-sur-Marne, où les 28 bus se rassemblent pour atteindre le prochain péage dans un certain ordre afin d' être escortés. A partir de ce péage, 6 motards de la gendarmerie nous escortent, bloquent les entrées sur l'autoroute et sur le périphérique afin de nous permettre un passage sans encombre.
Le bus s'arrête enfin vers 18h, juste à côté du Parc des Princes et des locaux de TF1. Là, une attente d'une heure nous irrite: un problème d'organisation nous a fait emprunter un mauvais chemin et il faut attendre de bloquer les routes pour pouvoir avancer. Vers 19h, nous avançons enfin. Quelques mètres et quelques fouilles plus loin, nous approchons du Parc, où nous entrons à 19h15.

Le stade est encore presque vide, et la tribune Boulogne ressemble plus à une cage dans un zoo qu'à une tribune dans un stade de foot. Nous attendons tranquillement l'arrivée des joueurs qui se présentent un peu plus tard en costar-cravatte pour une simple reconnaissance. Nous attendons surtout de savoir si Alex Vencel pourra disputer le match. Blessé mercredi à l'entraînement, une décision quant à sa participation sera prise au dernier moment. Finalement, nous sommes tous rassurés quand après avoir stoppé quelques frappes, Vencel se frappe dans les poings et applaudit tous les supporters du Racing qui scandent "Vencel".

Le Parc des Princes se remplit et devrait être copieusement garni puisque l'on annonce le match à guichets fermés. Ce sont en tout 39.878 spectateurs qui sont présents, les places non vendues étant celles restant aux deux clubs.

La "guerre" des supporters a déjà débuté, les tribunes Boulogne et Auteuil se livrant à un dialogue de chants variés. Dans les deux camps sont prévus un tifo. Les Strasbourgeois (Ultra Boys 90, Octopus Brothers, Blue Pirates...) ont distribué des ballons bleus et blancs et agitent des grands drapeaux au bas de la tribune. Les Bordelais (UltraMarines, Devils & Brigade Ultra mulhousienne, Fans Bordeaux...) ne font qu'agiter une douzaine de grands drapeaux dans toute la tribune Auteuil.

Sur le terrain, en première mi-temps, c'est Bordeaux qui domine assez nettement, et il faut un grand Alex Vencel pour détourner une frappe de Ziani qui arrive seul devant lui à la 42e. Le Racing ne se procure presque pas d'occasions, manquant singulièrement de créativité et de précision dans ses passes. Heureusement, sa grande qualité est la combativité, ce qui lui permet de stopper les offensives girondines.

En seconde période, le match change de physionomie: le Racing prend les choses en main et Nouma butte sur un super Bodart à la 52e, lancé en profondeur par Collet. Les Girondins sont moins incisifs et le Racing domine. Mais les occasions nettes sont trop rares et aucune équipe ne veut prendre le risque d'encaisser un but, si bien que les 90 minutes s'achèvent sur ce triste 0 à 0.

Les prolongations ne donnent rien de mieux, les deux équipes se neutralisant et voulant visiblement en découdre aux tirs aux buts. Cela promet enfin un peu d'émotion dans un match sans relief, sans grande ambiance non plus, les supporters étant déçus du comportement de leur équipe (surtout le difficile public alsacien) et du manque de spec-tacle.

On en vient donc aux tirs aux buts. Tholot marque, Baticle râte et Gralak transforme. Ça fait 2-0 pour Bordeaux et les carottes alsaciennes semblent déjà cuites. Mais un but de Nouma, un tir hors cadre de Grenet suivi d'une transformation de Suchoparek ramènent le score à 2-2 et l'espoir dans le camp strasbourgeois. Pavon, Ismaël, Colleter et M'Ghoghi marquent leur penalty, amenant le score à 4-4 après les 5 premiers tireurs. A partir de maintenant, le premier qui râte (si l'autre réussi) a perdu. Domoraud voit ainsi son tir stoppé par Vencel. Raschke n'a qu'à marquer son penalty pour que le Racing gagne. Mais Bodart l'arrête et la série continue. Luccin réussit. Si Rott râte, Bordeaux a gagné. Mais Rott ne tremble pas et prend Bodart à contre-pied. Puis Vencel arrête l'essai de Lambourde, et Vincent Petit a une nouvelle balle de match au bout de son pied. Bodart effectue un nouveau miracle et détourne le tir. Le score est toujours de 5-5. Diawara, le neuvième tireur bordelais râte le cadre. Cette fois, c'est Collet qui a la possibilité de faire gagner le Racing. Sa tentative est la bonne, et Bodart, bien que parti du bon côté, ne peut rien. Ouf ! Le Racing gagne cette coupe et les 15.000 supporters du RCS explosent littéralement après cette séance de tirs aux buts insoutenable.

A partir de ce moment, le Parc résonne des chants à gloire du Racing, de ses joueurs et surtout de Roland Weller, l'actuel président qui sera remplacé par Patrick Proisy. Les Girondins, dans l'indifférence strasbourgeoise, cherchent leur récompense. Puis Gérald Baticle, suivi de tous les racingmen, s'avance, sert la main des officiels avant de recevoir des mains de M. Philippe Séguin, Président de l'assemblée nationale, la Coupe, dans un délire alsacien exceptionnel.

Les joueurs font un tour d'honneur, présentent la coupe à tous les supporters, font la ola alsacienne avec tout le public strasbourgeois. Le Parc est rempli du bonheur du Racing, alors que les Bordelais ne sont déjà plus dans le stade...

Nous ne quittons le stade qu'après minuit, et le retour vers les bus est très bruyant, les supporters attendaientt en effet ce moment depuis 1979, année du dernier titre (champion de D1), soit depuis 18 ans !! Après que la foule se soit répartie, nous embarquons dans les bus pour un retour, entamé à 1h, des plus fous. Au passage, nous saluons la Tour Eiffel qui indique "J-993 avant l'an 2000". Après les chants de la victoire, le bus retrouve de son calme et, fatigués, nous nous reposons, bien que très excités.

Nous somme de retour au parking Krimmeri à 7h du matin. Chacun va alors fêter comme il se doit la victoire. C'est une longue journée qui ne fait que commencer...

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