Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Décès de Lucien Schaeffer

Note
5.0 / 5 (3 notes)
Date
Catégorie
Souvenir/anecdote
Lectures
Lu 4.395 fois
Auteur(s)
Par redaction
Commentaires
3 comm.
dsc-0463.jpg
En 2011, lors de la commémoration de l'anniversaire du titre de 1951. © denisub90

Gardien de but de l'équipe du Racing vainqueur de la coupe de France 1951, Lucien Schaeffer est décédé hier, à l'âge de 88 ans.

Un peu plus d'un an après la disparition de Dominique Dropsy, le Racing perd un autre portier qui a participé à la construction de son palmarès. Originaire d'Eschau, Lucien Schaeffer avait su s'imposer à Strasbourg, malgré sa jeunesse et sa taille. Après plus d'une centaine de matchs sous le maillot aux cigognes, il pris la direction de Valenciennes, où il resta dix ans. Nous vous proposons aujourd'hui cet entretien qu'il nous avait accordé en 2010.

D'abord amateur
A l'intersaison 1950, les départs furent nombreux au sein de l'effectif du Racing, notamment au poste de gardien où deux joueurs quittèrent le club. Il s'agissait du Letton Janis Bebris, qui arrêta sa carrière tandis que André Thuillier partit rejoindre l'AS Monaco. Au rayon des arrivées, le gardien cannois Paul Altavelle fut engagé comme doublure de Lucien Schaeffer, désormais titulaire indiscutable du poste.
Après des débuts à Eschau puis à la FAIG (Football Association Illkirch Graffenstaden) où le Racing est venu le chercher à l'âge de 17 ans, Schaeffer débuta avec le statut amateur et participa aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, en compagnie de son coéquipier strasbourgeois Raymond Krug et de l'ancien joueur du RCS Joseph Heckel (victoire française 2 à 1 face à l'Inde et défaite 1 à 0 contre le Royaume-Uni).
En avril de la même année, il fut également présent dans la sélection de l'Equipe de France amateur qui battit l'Angleterre 2-0 en match amical à Ilford, près de Londres.

Une forte concurrence au poste de gardien
Après son service militaire à Bayonne, Lucien Schaeffer disputa son premier match professionnel à 17 ans sous les couleurs du Racing face à Montpellier, à Paris (victoire 1-0) à une époque où la concurrence était forte au poste de gardien ; pas moins de cinq joueurs pouvaient en effet postuler à la place de titulaire : «tous les jours, c'était la bagarre à l'entraînement pour s'imposer dans les buts. On faisait les mêmes exercices que les autres et quand les joueurs de champ partaient, on continuait l'entraînement spécifique dans le but».
Avec son épouse et ses enfants, Lucien Schaeffer habitait alors au stade de la Meinau, sous la nouvelle tribune assise construite au début des années 1950, dans l'un des sept appartements de deux pièces/cuisine destinés à loger les joueurs du club. «Nous avons ensuite déménagé dans un baraquement à côté du stade où habitait également Raymond Kaelbel et le gardien du stade. C'était plus agréable et confortable, surtout les dimanches quand il y avait les matchs, car on avait des enfants en bas âge et certains supporters venaient au stade dès 9 heures du matin».

L'engueulade de l'entraîneur Charles Nicolas
La victoire en Coupe de France en 1951 reste évidemment un souvenir marquant, surtout que le parcours pour accéder à la finale ne fut pas de tout repos. Notamment lors du premier tour face à Nîmes, disputé au stade Gerland de Lyon : «on pensait le match gagné d'avance... mais, à la mi-temps, nous étions menés 3-0. Dans les vestiaires, on s'est fait engueuler comme des gosses ; l'entraîneur nous pointait successivement du doigt en disant à chaque fois : 10 000 ! 10 000 ! 10 000 ! 10 000 ! C'était une menace d'amende. Finalement on a gagné 5-3.
Souvent, pour retourner une situation aussi compromise, il suffit d'un seul joueur. Là c'était Alexandre Vanags ; celui-là, c'était un bon : pas rapide, mais il voyait parfaitement le jeu et était capable de faire des passes de 40 mètres dans la course des ailiers.»


Une victoire indiscutable en finale
En finale le 6 mai 1951, face à l'US Valenciennes, club de deuxième division, le Racing l'emportait facilement 3-0 et gagnait le premier trophée de son histoire. Lucien Schaeffer se rappelle de n'avoir «eu que trois interventions à réaliser alors que le Racing menait déjà 2 à 0.» Après la victoire, le retour dans la capitale alsacienne fut triomphal.
Un bus traversa la ville le lendemain devant une foule dense et heureuse. Dans les jours qui suivent, Schaeffer se souvient qu'«il était difficile de sortir. Tous les gens dans la rue voulaient des autographes.»

Dix ans à Valenciennes
Mais dès la saison suivante, les résultats du Racing se dégradèrent. Très vite, la victoire en Coupe de France ne fut plus qu'un agréable souvenir - la très belle médaille offerte à chaque joueur est encore aujourd'hui portée quotidiennement par Madame Schaeffer. Par la faute de nombreuses blessures - dont une pour Lucien Schaeffer - et d'un certain manque de réussite, le Racing fut relégué en 1952, pour la première fois de son histoire, en deuxième division.
Lucien Schaeffer participa à la remontée dans l'élite dès l'année suivante, avant de rejoindre Valenciennes. «Les dirigeants de l'USVA me proposaient 10% de plus que ce que le Racing me payait. Le Stade de Reims et le Stade Français m'avaient aussi contacté.» Il y resta durant dix saisons, même s'il aurait pu revenir en Alsace en 1961. «Le Racing m'a appelé pour revenir au club mais j'ai refusé, j'étais très bien et très tranquille à Valenciennes, je ne voulais pas rentrer en Alsace pour remplacer François Remetter qui bouffait la caisse du club d'après ce qu'on m'avait dit au téléphone».

Retour en Alsace
Après un passage de deux saisons dans le club amateur de Chauny, dans l'Aisne (comme entraîneur-joueur), Lucien Schaeffer est ensuite rentré en Alsace, à Eschau, pour travailler à l'usine en tant que tourneur et profiter de sa nouvelle vie, avec ses glorieux souvenirs mais en se tenant volontairement loin du football professionnel, en particulier du RCS. «Lorsque Valenciennes est remonté en L1 il y a trois ans, les dirigeants ont appelé et envoyé une lettre pour inviter les anciens joueurs à fêter l'accession à Valenciennes. Là-bas, chaque ancien joueur a été individuellement appelé sur le terrain pour recevoir un maillot floqué à son nom. A Strasbourg, une telle chose ne m'est jamais arrivée.»


Toute l'équipe du site racingstub.com adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.

redaction

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par echouafni · Dernier message par amate

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • lamazonienbleu Merci Ouki la dessus
  • speedy67 Mais ils sont faibles dans le jeu, commettent énormément de fautes
  • speedy67 Metz tient parce que les verts foirent souvent l'avant-dernière et/ou la dernière passe
  • clutch Se battre comme ils le font à 10 oui ils méritent même si leur descente ne me ferait ni chaud ni froid
  • iron-foot67 Après oui d'un point de vue sportif à 10 contre 11 tout le match si tu arrives pas à prendre le dessus bin tu monte pas
  • malag C'est l'arbitre qui les fait tenir pour le moment, je vois pas en quoi c'est mérité
  • nicolesse68 Mais je le préfère à Belaarouch 😆
  • clutch Je pense aussi que Metz ne tiendra pas
  • nicolesse68 Oukidja il fait peur
  • nicolesse68 Metz mérite de tenir
  • malag Metz est au point de rupture, comme une sortie aérienne d'oukidja
  • lamazonienbleu Metz fatigue... Vont pas tenir
  • nicolesse68 C'est chaud pour Metz
  • clutch Exactement Jack
  • jack Ça va être chaud pour Metz cette fin de match
  • clutch Volontaire non mais faute
  • nicolesse68 Si c'était le filser au micro...
  • iron-foot67 Il provoque les débordements normalement Maçon doit prendre jaune combien de fois c'est déjà arrivé
  • jack « en Angleterre ça joue » mais alors y’a pas rouge non plus
  • nicolesse68 Metz c'est presque héroïque et inespéré surtout

Mode fenêtre Archives